Hypernatrémie en soins intensifs
Posté : 30 avr. 2021, 10:11
Hypernatrémie en soins intensifs,
ce n’est pas qu’une histoire d’eau Publié le 29/04/2021
Les dysnatrémies sont fréquentes en USI … mais elles sont passées au cours des deux dernières décennies de l'hyponatrémie à l'hypernatrémie.
Souvent, l'hypernatrémie n'est pas présente à l'admission en USI mais se développe pendant le séjour.
Cette hypernatrémie acquise en soins intensifs (HNASI) définie comme un taux de sodium plasmatique > 145 mmol/l, survient chez 4,3 % à 26 % des patients et génère plusieurs troubles : neurologiques (déshydratation intracellulaire cérébrale) ; cardiologiques (altération de la contractilité ventriculaire gauche) ; métaboliques (mauvaise utilisation du glucose).
Elle est associée à une augmentation de la morbidité-mortalité, de la durée d’hospitalisation et est considérée comme un facteur prédictif indépendant de la mortalité.
Son apparition en USI suggère une cause iatrogène et donc évitable, faisant de l'HNASI un indicateur de la qualité des soins. Sa survenue est multifactorielle : fièvre, insuffisance rénale aiguë, polyurie, diarrhée, perfusion de solutions hypertoniques, recours croissant à l'hydrocortisone.
Le traitement des hypernatrémies reste controversé
Le traitement des hypernatrémies reste controversé comme le montre une revue systématique de 2018 qui n'a identifié aucune recommandation sur ce sujet.
Il ne semble exister qu’un seul essai clinique récent au cours duquel l'hydrochlorothiazide (HCT) comparé à un placebo n'a montré aucun effet significatif sur la natrémie et la prise en charge repose largement sur un raisonnement physiologique de surcharge en sodium ou de déficit hydrique et préconise donc de corriger le déficit hydrique libre.
De plus, traiter les patients avec une solution pauvre en sodium ou dépourvue de sodium pose un dilemme clinique car, chez les patients atteints d'HNASI, l'hypernatrémie hypervolémique est le type le plus fréquent.
La correction du déficit supposé en eau libre contribue à un bilan hydrique encore plus positif, alors que c'est un facteur de risque après la phase de réanimation d'échec de l'extubation et qu'il est associé à la mortalité.
Quid du traitement de l’hypernatrémie par l’eau libre ?
Cette étude rétrospective monocentrique visait à déterminer l'effet de la supplémentation entérale en eau libre.
Ont été inclus tous les patients ayant développé une HNASI et traités avec de l'eau libre par voie entérale. Ont été exclus les patients dont la natrémie était supérieure à 145 mmol/l lors de l’admission, ceux sous traitement de substitution rénale, en acidocétose diabétique ou état hyperglycémique hyperosmolaire.
L’objectif principal était la modification de la natrémie plasmatique (en mmol/l) après 5 jours de traitement. Les répondeurs ont été définis comme des patients présentant une diminution du taux de sodium de 5 mmol/l ou plus.
Trois cent quatre-vingt-deux patients adultes consécutifs (66 % d’hommes, âge moyen 67 ± 11,6 ans) ont été inclus de 2008 à 2019.
La natrémie médiane en début de traitement était de 149
ce n’est pas qu’une histoire d’eau Publié le 29/04/2021
Les dysnatrémies sont fréquentes en USI … mais elles sont passées au cours des deux dernières décennies de l'hyponatrémie à l'hypernatrémie.
Souvent, l'hypernatrémie n'est pas présente à l'admission en USI mais se développe pendant le séjour.
Cette hypernatrémie acquise en soins intensifs (HNASI) définie comme un taux de sodium plasmatique > 145 mmol/l, survient chez 4,3 % à 26 % des patients et génère plusieurs troubles : neurologiques (déshydratation intracellulaire cérébrale) ; cardiologiques (altération de la contractilité ventriculaire gauche) ; métaboliques (mauvaise utilisation du glucose).
Elle est associée à une augmentation de la morbidité-mortalité, de la durée d’hospitalisation et est considérée comme un facteur prédictif indépendant de la mortalité.
Son apparition en USI suggère une cause iatrogène et donc évitable, faisant de l'HNASI un indicateur de la qualité des soins. Sa survenue est multifactorielle : fièvre, insuffisance rénale aiguë, polyurie, diarrhée, perfusion de solutions hypertoniques, recours croissant à l'hydrocortisone.
Le traitement des hypernatrémies reste controversé
Le traitement des hypernatrémies reste controversé comme le montre une revue systématique de 2018 qui n'a identifié aucune recommandation sur ce sujet.
Il ne semble exister qu’un seul essai clinique récent au cours duquel l'hydrochlorothiazide (HCT) comparé à un placebo n'a montré aucun effet significatif sur la natrémie et la prise en charge repose largement sur un raisonnement physiologique de surcharge en sodium ou de déficit hydrique et préconise donc de corriger le déficit hydrique libre.
De plus, traiter les patients avec une solution pauvre en sodium ou dépourvue de sodium pose un dilemme clinique car, chez les patients atteints d'HNASI, l'hypernatrémie hypervolémique est le type le plus fréquent.
La correction du déficit supposé en eau libre contribue à un bilan hydrique encore plus positif, alors que c'est un facteur de risque après la phase de réanimation d'échec de l'extubation et qu'il est associé à la mortalité.
Quid du traitement de l’hypernatrémie par l’eau libre ?
Cette étude rétrospective monocentrique visait à déterminer l'effet de la supplémentation entérale en eau libre.
Ont été inclus tous les patients ayant développé une HNASI et traités avec de l'eau libre par voie entérale. Ont été exclus les patients dont la natrémie était supérieure à 145 mmol/l lors de l’admission, ceux sous traitement de substitution rénale, en acidocétose diabétique ou état hyperglycémique hyperosmolaire.
L’objectif principal était la modification de la natrémie plasmatique (en mmol/l) après 5 jours de traitement. Les répondeurs ont été définis comme des patients présentant une diminution du taux de sodium de 5 mmol/l ou plus.
Trois cent quatre-vingt-deux patients adultes consécutifs (66 % d’hommes, âge moyen 67 ± 11,6 ans) ont été inclus de 2008 à 2019.
La natrémie médiane en début de traitement était de 149